Michel GIRAUD
C’était bien !
1974, Étaules compte environ quatre-vingt-dix habitants…. Quatre exploitations agricoles constituent l’essentiel des activités de la commune.
Parmi les souvenirs que j’ai gardés de cette époque, un « spectacle » que j’ai beaucoup aimé me revient en mémoire…
…Pendant la belle saison, les moutons de la ferme Estivalet partent le matin. Ils vont paître sur la « Butte de Corniot ». Le soir, ils regagnent leur bergerie. Pour se rendre sur la butte, ils empruntent un chemin « malaisé », caillouteux, taillé dans la roche (aujourd’hui c’est la rue Jean Nibet !). Félix Estivalet accompagne le troupeau, secondé par « Kenia », petite chienne rapide et efficace. Elle s’emploie sans relâche à regrouper les brebis. Malheur aux dissidents ! Je rejoins Félix qui s’accorde une pause devant mon terrain. Nous bavardons quelques instants… Puis, Félix pousse le cri de ralliement, Prrrrt ! (que je ne saurais écrire) et repart….
C’était bien !
Hélène BON
Nous sommes venus habiter Étaules en 1969, grâce à un couple d’amis, Monsieur et Madame LIÉNARD, qui avait un grand terrain situé aux « Aîges Moreau » et qui nous en a vendu une parcelle. Le village avait à peine 100 habitants (96-98). Nos trois filles ont fait leur scolarité primaire au village sous la houlette de Madame Danièle PANESSIÈRE. Je faisais parti du conseil municipal avec Monsieur Véry comme maire, jusqu’en 1980, date à laquelle nous avons rejoint Nancy pour le travail de mon mari.
La maison a été louée à plusieurs familles jusqu’en 1996, date de notre retour au village pour une retraite bien méritée.
Mes enfants et petits-enfants me rendent visite très régulièrement et les réunions de famille sont toujours un enchantement dans ce jardin que nous aimons tous et qui nous rappelle de si bons souvenirs…
Jean Philippe ESTIVALET
Je me rappelle les hivers très froids de 42 à 45, où la neige était présente de décembre à février, voir jusqu’au 15 mars…
Ma mère essayait, par tous les moyens, de nous réchauffer, avec mes frères et soeur, car les galoches « en carton » ou les sabots étaient loin de nous protéger. La brique et le fond du poêle étaient nos « chaufferettes » de l’époque.
Mon père, qui était le maire, nous obligeait à déblayer la neige, à coups de pelle, pour que les ouvriers puissent se rendre au travail… Ces ouvriers, qui étaient pour la plupart des étrangers (portugais, italiens et espagnols), travaillaient pour des marchands de bois et des charbonniers. Ils vivaient avec leur famille dans des abris, construits en motte de terre, au milieu de la forêt, avec deux biques et un mouton afin de subsister…
Je garde un très bon souvenir de ces personnes qui étaient fort sympathiques….
Raymond GOUJON
Début des années 60…
J’ai découvert Étaules à l’époque où j’étais célibataire et où je montais avec mon « solex » depuis Dijon…
Je cherchais une bâtisse pour venir me mettre au calme et lire.
Beaucoup de maisons étaient encore couvertes de laves et il y a avait beaucoup de maisons en ruine. Le village était principalement composé de la route qui le traversait et par la rue qui descendait chez Camille Ferry puis l’autre rue du Mottet.
Certes, il y avait l’église mais elle n’était pas aussi belle qu’aujourd’hui.
Bien sûr, il n’y avait pas l’eau courante et pas de tout à l’égout. Le téléphone était rare et une seule cabine accessible chez Madame Gadeski. Et bien évidemment, les chemins n’étaient pas goudronnés.
Entre temps, le progrès est passé et les municipalités ont apporté le bien-être.
L’âme du village existe toujours…